
Je croyais connaître mon parc local comme le fond de ma poche, jusqu’à ce qu’une excursion me fasse découvrir le monde caché des oiseaux. Voici comment un seul canard a tout changé.
J’ai décidé de m’inscrire à un cours d’ornithologie à l’université puisqu’un cours entièrement consacré aux oiseaux me semblait intéressant! Je ne me doutais pas du tout qu’il allait complètement changer ma façon de voir le monde.
Tôt dans la session, nous avons fait une excursion au parc local, celui que je connaissais déjà bien. Comme j’habitais tout près et que je le visitais régulièrement, je me suis dit qu’il n’avait déjà plus de secret pour moi. De ce que j’en savais, l’étang abritait à peine plus que des canards malards.
Mais quand notre groupe s’est arrêté pour regarder l’étang, ou plutôt pour l’observer sérieusement, il a réussi à identifier sept espèces différentes! Sept. J’étais sous le choc. Comment ai-je pu visiter ce parc si souvent sans les remarquer auparavant?
C’est à ce moment que tout a changé. Et l’oiseau qui a tout changé? Le canard siffleur d’Amérique, le premier oiseau que j’ai identifié par moi-même. L’oiseau qui m’a donné la piqûre.
Un canard siffleur d’Amérique, l’oiseau qui m’a donné la piqûre. Cliquez ici pour entendre son adorable appel, qui rappelle un jouet qui couine!
Dès lors, les oiseaux ont commencé à prendre de plus en plus de place dans mon quotidien et j’ai rapidement décroché le titre autoproclamé d’as des oiseaux.
J’ai commencé à incorporer des oiseaux dans mes œuvres de broderie et de perlage. Mon jeu de société préféré est devenu Wingspan, dont les oiseaux sont évidemment le thème. J’ai même un tatouage de pie bavarde, un oiseau répandu dans l’ouest du Canada que certaines personnes trouvent bruyant et agaçant, mais qui est intelligent, magnifique et me rappelle la maison. En tant que membre de la nation Sylix, j’ai toujours ressenti un attachement envers la terre et les animaux avec qui nous la partageons, et les oiseaux sont devenus une partie encore plus importante de cette relation.
Je suis maintenant la personne à qui l’on envoie des photos d’oiseaux floues en me demandant « quel est cet oiseau? ». Et honnêtement, j’adore ça. En voyant d’autres personnes s’intéresser aux oiseaux, j’ai l’impression de transmettre l’émerveillement que j’ai ressenti la première fois avec le canard siffleur d’Amérique.
Ce cours n’a pas seulement fait naître mon amour personnel pour les oiseaux, il a influencé ma carrière.
J’ai fait mes premières armes en soutenant le rétablissement de la faune, ce qui m’a permis de constater de mes propres yeux l’incidence des activités humaines sur les oiseaux. Environ 70 % des animaux traités par l’établissement étaient des oiseaux, la plupart blessés dans des collisions avec des fenêtres ou attaqués par des chats ou des chiens d’extérieur. J’ai passé beaucoup de temps à informer les gens sur la prévention de ces accidents, car les petits changements comme l’ajout d’autocollants sur les fenêtres peuvent sauver d’innombrables vies.
Maintenant que je travaille dans le domaine de la protection de la faune, je me concentre sur une autre menace importante pour les oiseaux : le commerce des espèces sauvages et des animaux de compagnie exotiques.
Saviez-vous que le commerce des animaux de compagnie est la raison la plus fréquente d’importation d’oiseaux au Canada?
Avec mon amour pour les oiseaux, je comprends l’attrait : ce sont des espèces intelligentes et magnifiques dont certaines peuvent même imiter le langage humain! Mais malheureusement, la réalité est que les oiseaux sont très mal adaptés à la captivité. La plupart des oiseaux de compagnie ont été capturés en nature ou élevés dans des conditions ne répondant pas à leurs besoins complexes.
La capacité de voler, la chose même qui les définit, leur est souvent enlevée lorsque leurs ailes sont rognées et qu’ils sont gardés dans une cage. En nature, de nombreuses espèces d’oiseaux forment des liens sociaux profonds. C’est pourquoi lorsqu’ils sont gardés seuls en cage, ils peuvent vivre un stress intense menant à des comportements nuisibles comme le picage chronique, l’automutilation et la dépression.
Les oiseaux tissent un lien (empreinte) profond avec les personnes qui s’occupent d’eux et peuvent vivre plusieurs dizaines d’années, survivant souvent à leurs propriétaires d’origine. Beaucoup sont remis à un refuge et replacés dans un nouveau foyer à de nombreuses reprises, alors que d’autres sont abandonnés lorsque l’ampleur des soins qu’ils nécessitent devient trop difficile à gérer.
Un oiseau en cage ne connaîtra jamais la vie qu’il aurait dû vivre. Les oiseaux méritent de voler librement comme le veut la nature.
Pour moi, l’amour des oiseaux va au-delà de l’admiration. C’est une responsabilité. La protection du monde que nous partageons comprend la protection des oiseaux, qu’il s’agisse de rendre nos maisons plus sûres pour les oiseaux migrateurs, de garder les oiseaux de compagnie hors du commerce des espèces sauvages ou simplement d’aider une personne à remarquer la diversité de son parc local.
Aujourd’hui, à l’occasion de la journée mondiale des oiseaux, je vous lance un défi : visiter votre parc local. Je vous promets que si vous prenez le temps d’observer et d’écouter, vous découvrirez la véritable richesse de la biodiversité qui vous entoure. Et peut-être qu’un oiseau vous donnera la piqûre. ✨
Et si vous apercevez quelqu’un avec des jumelles, beau temps, mauvais temps (ou même dans la neige), en train d’admirer l’appel poussif du canard siffleur d’Amérique, c’est probablement moi. Et si vous voulez parler d’oiseaux, je suis toujours enthousiaste d’en discuter!
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